Voilà la traversée de l’atlantique est effectuée, soit, 2702 miles (5004 km) à une vitesse moyenne de 5 nœuds (9,26 km/h)/ 1′=1852m en 22 jours et 8 heures
Départ de tenerife (canaries) avec mon ami Jean Pierre DOMINE, ancien PARA avec un vent de 20 à 30 nœuds et une houle désordonnée, la nourriture avait été préparée et calée (cocotte minute)pour 3 jours de navigation le temps de s’amariner.
La houle tout au long de la traversée variait de 1 à 4 mètres.
Vidéo « NO COMMENT »:
Le coté tactique nav de la traversée :
Nous avons fait du sud ouest au maximum et atteint la latitude 15° pour enfin faire de l’ouest Nord ouest remontant ainsi sur la latitude 16°, correspondant à la Guadeloupe ainsi tactiquement, nous avions un vent qui n’est pas de l’arrière pur, mais du « grand largue ».
La « pétole »(pas de vent), bien sur, nous avons eu, rageant d’entendre nos voiles claquer, cela a duré 5 jours en tout , dans ce cas, nous nous laissons dériver et utilisons le moteur (le moins possible).
La vie à bord sur « LE YES »
La vie à bord était anarchique au départ sur 3 jours pour enfin prendre un rythme de , lecture, pêche, musique, sport,sieste, faire la cuisine, faire le point topo et réglage des voiles.
Les quarts (veille) se faisaient ainsi :3 heures de veille et 6 heures de repos
L’ambiance est bonne, les manœuvres, fluides « pas besoin de parler, il faut envoyer »…
La gestion de la nourriture et notamment, le « frais » nous a emmené à consommer encore, choux, pommes de terre et pommes jusque 15 jours après notre départ.
Pour l’eau, 200 litres ont été consommé, incluant douches (eau de mer, rinçage du sel à l’eau douce).
Le coté « faune » de cette traversée et constat :
Orque, globicéphale, tortue, dauphins et une multitude de poissons volants ont montré leur nez de temps à autre.
En oiseaux, un « paille en queue » était au rendez vous tous les matins, pendant 15 jours ainsi que 2 « fous de bassan ».
Cependant, mon constat de ce nouveau bond est que la mer est comme on le dit, dépourvue de vie, elle est vide, cela se confirme depuis notre départ pour ce tour (juin2009)
Effectivement nous avons vus tous ces animaux cités ci-dessus, et notre « mer » nature nous a donné un daurade coryphène (que j’ai failli relâcher car c’est un poisson qui vit en couple à vie et qui se laisse mourir si l’autre moitié meurt ou disparaît…affreux), mais à part cela, rien, pendant des jours et des jours…
Philosophons sur cette traversée, ce tour du monde :
De l’eau, de l’eau sur 2 jours, du fond allant jusque 5000m, 2 voiliers rencontrés.
Un mouvement perpétuel, que le corps compense jour et nuit, assez souvent perturbé par une vague plus grosse que les autres, nous éjectant contre une parois (je me suis fait éjecter contre mon assise du carré, résultat, bleue sur la colonne).
Comme en escalade, toujours 3 appuis, pour ne pas tomber, se tenir, s’attacher.
Manger dans des bols en les tenant, mettre un minimum sur la table (quand on peut manger à table) sous peine d’être éjecté, se caler, caler.
Un objet est prit, une fois utilisé,il retournera à sa place, calé et cela jusqu’à la brosse à dent.
Les vérifications de sécurité quotidiennes que je m’impose : les fonds (ex, de l’huile dans les fonds, piste remontée sur des bidons explosés par le roulis, nettoyage), les voiles, l’accastillage, écrous et…une éventuelle fuite d eau salée dans les fonds, les batteries, les instruments (radar, AIS), la pompe de cale et toutes les vannes.
Les montées et changement de vent quotidiens nécessitent des manœuvres sur le pont, tanguonner le génois à l’avant, réduire les voiles, régler le régulateur d’allure (pilote qui a comme seule énergie, le vent)
Aussi suis-je étonné de l’allure de notre YES 6 noeuds avec ses17 tonnes d’acier (dont 2 tonnes d’eau, d’essence et d’avitaillement).
La navigation reste une véritable école de vie où ces critères ci après nous ont été imposés :
moral, physique, La rusticité la technique, l’instinct,météo, gestion de sommeil, à tout cela vous rajoutez un zest de mal de mer…sans quoi…
Nous pensions avec Eve que la jungle était déjà un domaine difficile (les stagiaires, pourtant bourlaingueurs ont pu le sentir lors de notre dernier stage survie jungle sur 800m de trek), mais lorsque nous avons commencé notre périple maritime (juin 2009), la mer nous a fait comprendre sa rudesse, beaucoup de galères et de stress…
Une nouvelle école était née pour nous…
Le coté sécurité de ce tour du monde
Eve , Axelle et moi, nous sommes entraînés à au cas où, le « YES » coulerait :
J’ai pour cela une survie PLASTIMO de 6 places, avec un contenant (eau, nourriture) qui laisse sourire, c’est pourquoi j’ai un sac étanche où je me suis concocté un listing (voir mon blog) et avec cela, un bidon de 15 l d’eau (rempli au3/4 pour la flottabilité) qui suivrait en chapelet)
Reste mon annexe (zodiac) gonflée et à plat sur le pont, amarrée (en cas de pb, un couteau fortement aiguisé, est placé dans le cockpit afin de faire sauter toutes les amarres en 2 s)
Le coté insolite de cette traversée :
Un poisson volant est rentrée dans le bateau par le panneau de pont!et ce dans la nuit..Nous l’avons trouvé sous la table du carré..Et axelle me l’a réclamé, aussitôt dit aussitôt fait : vidé, et séché au soleil.
Vidéo:
Voilà, un partage de la suite de notre tour du monde, à bientôt pour le canal du Panama et le pacifique…
Aussi à très bientôt pour ceux qui viendraient nous rejoindre en jungle au stage « survie jungle » de Juillet et Novembre 2010…
Le coté « galère » de la traversée :
- 3h00 du matin (c’est toujours dans ces horaires là, hasard …), le YES empanne brusquement (la voile passant d’un coté à l’autre avec violance), reprise de la barre, à la place du pilote : le safran du pilote Beaufort a cassé
(défaut de construction) net puis a disparu : à 5 jours de l’arrivée bien heureusement !!
Nous n’avons plus d’autre choix que de barrer jour et nuit sans relâche, aucune..
- Un grand « bang », me fait sortir du sommeil,l’écoute du génois a laché à force de ragage avec le tangon, vite enrouler le génois qui bat fortement, rallonger l’écoute et faire un noeud de chaise, et renvoyer tout cela
- La cocotte minute (élément essentiel), ejectée et se casse (poignée en plastique)
- Et bien d’autre encore…
Et enfin :
Beaucoup de personnes rencontrées et admiratives nous disent « un tour du monde en voilier, c’est notre rêve ! » (Nous en faisions partis, jadis)
Effectivement, la magie des rencontres, la découverte de nouveaux horizons, la fusion avec la nature, sont réellement un bonheur, on grandit (et non pas devant un tv ou Internet), mais il ne faut pas oublier qu’à coté de cela, la navigation n’est pas toujours une partie de rigolade, elle peut vous faire douter et le risque est sans cesse présent !
Alors, pour avancer encore et encore, nous pensons toujours, Eve, Axelle, Eiko et moi à nos atterrissages, nos rencontres, les fabuleux couchers de soleil et levés d’étoiles en valent la peine : le monde dans les mains, les yeux et le cœur.
Pour finir, J’aimerai ajouter une pensée philosophique du Dalai Lama que j’affectionne particulièrement (elle est affichée dans le « YES ») :
« Qu’est ce qui vous surprend le plus dans l’humanité ? »
-Les hommes, car ils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite ils perdent de l’argent pour retrouver la santé.
Et à penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle forme qu’ils finissent par non vivre ni le présent ni le futur.
Ils vivent comme si ils n’allaient jamais mourir et meurent comme si ils n’avaient jamais vécus…
A méditer…
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